Workshop à l’IMEC

Le workshop « Speed Writing / Fast Publishing* » a été mis au point en 2017 par Thierry Weyd, Yoann Thomerel et Typhaine Garnier, dans le cadre d’un partenariat avec l’IMEC autour de l’écriture et de l’édition, ainsi que dans la perspective de la création de l’Option Design, mention Éditions, de l’ésam Caen / Cherbourg, inaugurée en septembre 2018. 

Ce workshop a pour ambition de permettre aux étudiant.e.s d’appréhender l’histoire de l’écriture et de la publication accélérées, et d’observer certaines méthodes d’édition rapide et de diffusion en temps réel… ou presque.
Chaque année un.e auteur.e / éditeur.e est invité.e par l’IMEC et Thierry Weyd. Cet.te invité.e est parfois accompagné.e par un.e autre enseignant.e de Option Design, mention Éditions, ainsi que par Vincent Coatantiec.
L’atelier a lieu au sein de l’IMEC; il permet ainsi à l’auteur.e / éditeur.e invité.e et aux étudiant.e.s, accompagné.e.s par un.e chercheur.se<http://chercheur.se/>, d’explorer les archives qui pourront nourrir le projet éditorial « La table d’attente ».
Ce workshop est aussi le fruit d’un partenariat avec RISO France, qui installe sur place un matériel d’impression en ton direct.
Ce dispositif permet alors, en quatre jours, la réalisation d’une édition en 100 exemplaires, écrite, conçue, imprimée, façonnée et mise en boîte sur place.
À cette édition s’ajoute, parfois, une expérience de lecture performée des ouvrages.

En janvier 2017, le poète Charles Pennequin, accompagné par la typographe Sandrine Nugue, inaugurait le premier workshop « Speed Writing / Fast Publishing ».
À cette occasion était créée la collection « La table d’attente », qui se présente sous la forme d’une boîte en carton ondulé, format A6, destinée à contenir les publications réalisées par les étudiant.e.s et l’invité.e pendant le workshop.
Les années suivantes, les poètes et éditeur.e.s Laura Vazquez, Nicolas Tardy (accompagné par l’artiste et éditrice Bérénice Serra), Lucien Suel, Julien d’Abrigeon, Fabienne Yvert, puis Pascale Petit ont contribué, avec les étudiant.e.s de l’ésam, à l’enrichissement de la collection.

Pour cette septième session de l’expérience « Speed Writing / Fast Publishing » à l’IMEC, c’est Stéphane NOWAK PAPANTONIOU qui sera notre invitée du 19 au 24 Mars 2024.

Soirée Nioques au Studio Théâtre, à Marseille, le 16 février 2024.

A l’occasion de la sortie de la revue Nioques n°30, une soirée de lectures et d’interventions avec Benjamin Fouché et Juliette Penblanc, le 16 février à 20 heures.

Benjamin Fouché a publié dans plusieurs revues (La vie manifeste, Attaques, Contre-ciel, Pretta, Nioques). Du Concept de Féérie, paru en 2022 aux éditions Al Dante, explore les « mouvements sociaux » entre 2016 et 2020 à travers des figures de Grimm ou de Perrault (Peau d’Âne, Raiponce, Blanche Neige, etc.) La féérie ne relève en aucun cas d’une poésie engagée ou surréaliste. Mais d’un geste, qu’on cherche, depuis, à approfondir : politiser l’enfance. 

Juliette Penblanc a publié dans diverses revues (Nioques, Teste, Tiers-Livre, Dissonances, FPM, Paysages écrits, Le cafard hérétique). Point d’impact a paru en 2023 aux éditions LansKine et N’importe où à Stang blanc paraîtra au printemps chez Série Discrète. Son dernier livre, Madame X ne chante pas, part de la liste du « patrimoine immatériel de l’humanité » établie par l’Unesco, de la richesse des rituels et pratiques multiples, et livre un regard grâce auquel deviennent visibles, aussi, inégalités et exploitation contemporaines. De ce tour du monde un peu fou, de cette interprétation poétique et critique (politique) de notre patrimoine (mais que représente ce nous ?), le vecteur est madame X. 

La revue Nioques a été fondée en 1990 par Jean-Marie Gleize, elle est destinée à promouvoir différents objets verbaux expérimentaux.

Soirée présentée par Stéphane Nowak Papantoniou et Cécile Sans.

Studio Théâtre, 43 rue Curiol, 13001 Marseille

Parution d’un nouveau livre: ça ne tient plus

Présentation de l’éditeur

Bonjour à toutes et tous,

Nous sommes heureux de vous annoncer la parution du livre de Stéphane Nowak Papantoniou, Ça ne tient plus !
Vous pouvez le commander dès maintenant sur notre site internet :
http://seriediscrete.com/ca-ne-tient-plus/
Le Livre est disponible en librairie depuis le 21 novembre 2022.

Présentation :

Ce livre est porté par un personnage, du moins une silhouette, « l’homme incontenant », qui traverse le récit ou plutôt les récits. Ce personnage essaye de contenir ce qui déborde du monde, essaye de retenir ce qui s’effondre. Mais, s’il est « incontenant », c’est bien qu’il ne peut y arriver, puisque « tout s’est déjà effondré ».

Ce texte se déplace dans un contexte urbain particulier, celui de la ville de Marseille, et dans un moment d’ébullition politique, voire de basculement. Sont ainsi évoqués la lutte contre la rénovation du quartier de la Plaine, l’effondrement d’immeubles rue d’Aubagne et les manifestations des Gilets jaunes.

Stéphane Nowak Papantoniou propose depuis de nombreuses années des lectures publiques, des performances, des improvisations. Dans ces espaces-là se construisent, se transforment, s’augmentent ses textes qui sont ensuite retravaillés pour l’écrit. Ainsi Ça ne tient plus, comme ses précédents livres, porte la marque de ce travail sonore, d’une écriture qui aurait à voir avec la parole.

Cinquième livre de Stéphane Nowak Papantoniou, Ça ne tient plus est le premier qu’il publie chez série discrète, après avoir été édité par Al Dante.

— 
série discrète1 Bis rue Père Louis de Jabrun 33000 Bordeaux

contact@seriediscrete.com

seriediscrete.com

Revues et traduction

Troisième édition du salon Numéro R au CIPM

en coproduction avec Ent’revues et La Périphérie du 40ème Marché de la poésie.

Présentation du nouveau numéro de Nioques, traductions inédites de poèmes grecs

Projection en continu d’archives du Cipm liées à l’aventure des revues. 

Rencontres en partenariat médias avec Ventilo et AOC. 

http://revuenioques.fr/nioques-28-29-grece-ελλάδα/

Avec les revues : BÉBÉ, Canal, Ceci n’est pas l’AmériqueCHATEAUX (Suède), ChicheCOCKPITCollwood Villa(Suède), de(s)générationsDesmos, Doc(k)sFaire partIf,K.O.S.H.K.O.N.O.N.GLa mer geléeLa première chose que je peux vous direL’Ours Blanc (Suisse), La Revue des revuesL’officier du VallonL’organisation de la chuteMœbius(Canada), Mettray, Monologue, MuscleNioquesniqui caussePavillon critiqvePhœnixPo&siePolitique de l’auteurRéparations, Suave et métalliqueTeflon (Grèce), Teste,[Translit] (Russie).

A venir


Le dimanche 14 mai 2023 à 11h

rencontre, propager le poème

Jardin de l’église Sainte-Anne, Place Baverel, Marseille 13008

Petit déjeuner poétique

trois lectures

Julia Lepère, Mathias Richard, Stéphane Nowak Papantoniou

Carte blanche au Cipm donnée par Oh ma parole !

image 94

Le 3 juin à 20 h30 au studio théâtre à Marseille,
43 rue Curiol, 13001 Marseille

https://studio-theatre-marseille01.my.canva.site/#page-14

Avec Série discrète au marché de la poésie de Paris.

Du mercredi 7 au dimanche 11 juin, retrouvez-nous au Marché de la Poésie de Paris, Place Saint-Sulpice. Nous serons installés  au stand 203/205. Nous vous invitons à deux moments d’apéro-signature :- jeudi 8 juin de 18h à 20h avec Stéphane Nowak Papantoniou (ça ne tient plus, 2022)
– vendredi 9 juin de 18h à 20h avec Pascale Petit (pas de printemps pour acapulco, 2022) et Stéphane Nowak Papantoniou

Le 14 juin à 19h, à la Maison de la Poésie – Scène Littéraire 
Passage Molière 
157 rue Saint-Martin 
75003 Paris

Inventaire des interventions publiques 2018-2023

Inventaire des interventions 2023 -2020

2023

8 mars à la librairie Zoeme, Marseille, ça ne tient plus, version pages impaires et dérapages

3 mars, à la boutique à La Ciotat, ça ne tient plus, version lecture à deux pistes

15 janvier, EXC librairie, passage Molière, 75003 Paris, Ça ne tient plus, en trois temps

2022

27 octobre, lectures croisées avec Emmanuèle Jawad, iecture à deux pistes Nos secrets sont poétiques / ça ne tient plus

24 novembre, Université Paris-Cité, Manifeste erroriste : présentation & action 

15 octobre, Polyphonix au MUCEM, à Marseille, l’art de lever les bras, conférence minimale

8 octobre, place Evariste Gras,  La Ciotat, lecture-performance erroriste Conférence bègue sur l’erreur et les lapsus

7 octobre, chapelle des Minimes, La Ciotat, lecture en grec

4 aout, Festival Tournez la plage, La Ciotat, ça ne tient plus en français hellénisé, et  6 aout, Glôsse en grec francisé

1er juillet, librairie Zoeme, Marseille lecture-performance images opaques avec projections d’extraits de films

13 mai, FRAC Marseille, journée d’études Tarkos. Le petit bidon : lignes de tensionEntre « lire » et « dire », le texte et l’improvisation : écriture, performance, recherche et création.

30 avril 2022, Hic & hoc, La Ciotat, Image opaque, avec séquence de films

2021

5 et 7 aout, Tounez la plage, La Ciotat, l’homme incontenant, et performance face aux 3 affiches du cinéma

18 juin, Colloque international, “Contre la poésie, la poésie”, Université de Liège et Université Paris 8, en ligne : « Sylvain Courtoux et les éditions Al Dante : postures, positions, affrontements. L’art de désigner l’ennemi. »

4 juin, en ligne, Colloque Charles Pennequin : poésie tapage, L’armée noire, « un joyeux bordel de création permanente », table ronde animée par Henri Guette. 

2020

5 septembre à La boutique, La Ciotat,  lecture « Nos secrets sont poétiques » / Projet Vertige.

11 janvier, Librairie du muguet, Bordeaux, lecture-performance, l’homme incontenant

2019

10 décembre, Les dits du mardi, FID, Marseille, Nos secrets sont poétiques

14 novembre, Galerie Porte Avion, Marseille,  Roger chez les 1surG, Lecture-performance avec
Laurence Denimal, Stéphane Nowak-Papantoniou, Franck Barriac



3 aout, Tournez la plage, sans faire d’histoires et paysages secrets

29 juin, cipM, Marseille, l’homme incontenant à deux pistes, avec la revue Nioques et la revue Teste, 

23 juin, librairie Le Carré des Mots, Toulon, l’homme incontenant en deux colonnes, avec la revue Teste

 13 juin, colloque L’écrit et le sculptural, Toulouse, « Retirer de la matière. Surface et profondeur. L’Essai sur la sculpturale de Julien Blaine (1967) » 

8 juin, bibliothèque de la Sorbonne,  Nuit Remue , je me mens 

7 juin, Librairie De Balzac à Rodin, soirée inter, performance codes secrets

3 avril, Scène poétique, ENS de Lyon performance nos secrets avec le musicien motif _R

2018

19 octobre, La boutique, lecture secrets-contradictions-contenants 

Interventions du 5 au 15 mars au Québec

Performance à Québec, exposition au Lieu, atelier d’écriture à Québec, lecture à Montréal

Lecture à Marseille. Librairie Zoème. 8 rue Vian

ÇA NE TIENT PLUS (ÉDITIONS SÉRIE DISCRÈTE)
STÉPHANE NOWAK
Mercredi 8 mars à 19h30




Ça ne tient plus est porté par un personnage, du moins une silhouette, « l’homme incontenant », qui traverse le récit ou plutôt les récits. Ce personnage essaye de contenir ce qui déborde du monde, essaye de retenir ce qui s’effondre. Mais, s’il est « incontenant », c’est bien qu’il ne peut y arriver, puisque « tout s’est déjà effondré ». Ce texte se déplace dans un contexte urbain particulier, celui de la ville de Marseille, et dans un moment d’ébullition politique, voire de basculement. Sont ainsi évoqués la lutte contre la rénovation du quartier de la Plaine, l’effondrement d’immeubles rue d’Aubagne et les manifestations des Gilets jaunes. (Présentation de l’éditeur)Stéphane Nowak Papantoniou propose depuis de nombreuses années des lectures publiques, des performances, des improvisations. Dans ces espaces-là se construisent, se transforment, s’augmentent ses textes qui sont ensuite retravaillés pour l’écrit. Ainsi Ça ne tient plus, comme ses précédents livres, porte la marque de ce travail sonore, d’une écriture qui aurait à voir avec la parole. Cinquième livre de Stéphane Nowak Papantoniou, Ça ne tient plus est le premier qu’il publie chez série discrète, après avoir été édité par Al Dante. Bibliographie sélective : Nos secrets sont poétiques (Les Presses du réel, coll. Al Dante, 2020), Glôôsse – Réponse à la tentative d’assassinat du peuple grec par l’Union européenne et ses bailleurs de fonds (Al Dante, 2014), La plaine des sports – Châteauneuf-les-Martigues, avec Rémy Marciano (éditions Al Dante, 2013),
Tentaculeux et tuberculaires (Al Dante, 2012).
 
 ZOÈME
GALERIE | LIBRAIRIE | MAISON D’EDITION8, rue Vian
13006 Marseille
zoeme.net   

Lecture à Paris le 15 janvier 2023 à 16H. Libraire EXC

RENDEZ-VOUS

Dimanche 15 janvier 16h

EXC librairie, passage Molière, 75003 Paris

Avec Pascale Petit et Stéphane Nowak Papantoniou

Lectures et échange

Bonjour à toutes et tous,

Nous vous donnons rendez-vous dimanche 15 janvier à 16h à la librairie EXC, avec Pascale Petit et Stéphane Nowak Papantoniou pour un moment de lectures et d’échange autour de leurs ouvrages respectifs parus chez série discrète, pas de printemps pour acapulco et Ça ne tient plus.

catalogue/boutique | série discrète (seriediscrete.com)

— série discrète1 Bis rue Père Louis de Jabrun33000 Bordeaux

contact@seriediscrete.com

seriediscrete.com

Colloque« Le Manifeste s’éclate. Révolutions contemporaines du manifeste artistique et littéraire, entre théorie et pratique » Colloque

Colloque organisé par Camille Bloomfield, Jean-Marc Baud, Viviana Birolli, Mette Ruiz, Audrey Ziane.

Programme

Jeudi 24 novembre 2022

9h00 : Ouverture du colloque (Camille Bloomfield, Université Paris-Cité, CERILAC / PLEIADE et & Mette Ruiz (Université de
Dalécarlie, Suède) : Présentation du colloque & du projet Manart

Panel : « Nouvelles tendances, nouvelles formes : mises au point théoriques et réflexives »

9h30 : Viviana Birolli (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, HiCSA), « Manifeste, manifestes : reculons pour sauter plus loin »

10h : Arsène Caens (EHESS, Lier-Fyt), « Ethnographier le manifeste : polyphonie et assertivité »

10h30 : Discussion suivie d’une pause café

11h : Jean-Marc Baud (Université Sorbonne Paris Nord, PLEIADE), « Zanzibar, Perpendiculaire, Hétérotrophes, Inculte… : stratégies manifestaires chez quelques collectifs littéraires contemporains »

11h30 : Laude Ngadi Maissa (Université de Lausanne) : « Formes et genres du manifeste littéraire et artistique d’Afrique subsaharienne
francophone »

12h : Stéphane Nowak Papantoniou (poète). « Manifeste erroriste : présentation & action »

12h30 : Déjeuner

Panel : « Anthologies & manifestes de commande »

14h : Entretien avec Jessica Lack (critique d’art, Cambridge) autour de l’anthologie « Why Are We Artists? 100 World Art Manifestos » (2021)
Animé par Viviana Birolli (Université Paris I, HICSA)

14h30 : Table ronde sur les anthologies de manifeste, en présence de :
– Isabelle Pluta (Université de Lausanne, Centre d’études théâtrale et Groupe de recherche Nucleus), à propos du projet d’anthologie Scènes numériques. Digital Stages (PUR, 2022)
– Laurent Cauwet (éditeur d’Al Dante/Presses du réel), à propos de son anthologie Manifesten, un roman des avant-gardes (à paraître)
– Pierre Vinclair (poète & éditeur) : à propos du dossier « L’agencement des mobiles (manifestes) », dans le n°179-180 de la revue Po&sie

16h00 : Pause-café

16h15 : Entretien avec Julien d’Abrigeon & Gilles Cabut (Boxon) – animé par Jean-Marc Baud et Camille Bloomfield

17h00  Clôture de la journée

17h30-19h00 Soirée de performances au Centre d’art et de recherche « Bétonsalon » :

  • Mélanie Leblanc, lecture chorale du Manifeste du Nous (Les Venterniers, mars 2022)
  • Cabaret Courant faible (Isabelle Vicherat, Elise Vandewalle, Nicolas Guillemin) : Anti-CV ; proposition pour un manifeste (performance)
  • Julien d’Abrigeon / Gilles Cabut : lecture-performance

Vendredi 25 novembre 2022

9 h : Ouverture de la journée Par Audrey Ziane
Panel : Réalismes d’aujourd’hui : réception et extension d’un mouvement

9 h 15 : Bernard Müller (Ecole supérieure d’Art, Avignon) , « Le déjeuner sous l’herbe (Spoerri, 23.04.1983) ou l’enterrement du Nouveau Réalisme »

9 h 45 : Conversation entre Antje Kramer-Mallordy (Université Rennes 2 / Archives de la critique d’art) et Bernard Müller (Ecole supérieure d’Art, Avignon), « Entre les lignes du Nouveau Réalisme » 

10 h 15 : Discussion et petite pause-café

Panel : Le manifeste à travers les arts

10 h 45 : Anna Krykun (Université de Tours, EA Interactions culturelles et discursives), « Le manifeste littéraire au xxie siècle : un genre en quête d’auteurs »

11 h 15 : Elena Cervellati  Alma Mater StudiorumUniversité de Bologne), « Le manifeste en danse en France et en Italie : entre corps et parole »

11 h 45 : Léonore Conte (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, AIAC), « Éducation ou dogme ? Le manifeste en design graphique à l’épreuve de l’école »

12 h 30 : Pause déjeuner

14 h : Clara Bouveresse Université d’Evry/Paris Saclay, SLAM), « Magnum/Antoine d’Agata Manifeste : débat par catalogues interposés »

14 h 30 : Amanda Robles (réalisatrice, associée à l’Université Toulouse Jean Jaurès – LARA-SEPPIA), « Le cinéma corporel de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki »

 15 h : Pause-café

Panel : Du manifeste à l’œuvre : paroles d’artistes

15 h 15 : Discussion avec Audrey Ziane sur le manifeste « social », « Cabaret courant faible et la proposition d’anti-CV »

15 h 45 : Performance du poème dramatique La Mante, œuvre-manifeste du Théâtre des Grands Bois, puis discussion Chloé Kaïmakian et Jonathan Rousseau (Compagnie des Grands Bois)

16 h 45 : discussion finale, conclusion des travaux

Informations pratiques
Salle 064E, Halle aux Farines

Esplanade Vidal-Naquet, Paris 13ème

lectures croisées

EMMANUÈLE JAWAD & STÉPHANE NOWAK
LECTURES CROISÉES
Jeudi 27 octobre à partir de 19h30

Zoeme, 8, rue Vian, 13006 Marseille

Galerie, lieu d’expérimentation et librairie spécialisée en photographie et poésie. Maison d’édition.

Soirée autour de deux livres parus aux éditons Al Dante: Interférences, d’Emmanuèle Jawad; et Nos secrets sont poétiques, de Stéphane Nowak. En présence des auteurs.

« Interférences (Al Dante, 2021) est composé de trois séries de poèmes, construits comme des photographies textuelles. Le matériau de cette poésie croise souvenirs collectifs (manifestations contre la guerre du Golfe…), actualité sociale et inserts intimistes, dans une logique de télescopage et/ou de brouillage des données. » Présentation de l’éditeur. Extrait: « On photographie l’appareil en train de filmer on la photographie qui regarde l’appareil en train de filmer très clairs d’avant comme observant avec fixité les épreuves se développent chromogènes lignant les cavités géométriques franchir les rectangles d’eau une distribution dans des récipients mesurés la rupture est une gorge encaissée de plus près des dalles cassées après extraction »

« Nos secrets sont poétiques (Al Dante, 2019) regroupe deux textes de Stéphane Nowak Papantoniou, ‘Roman sans faire d’histoires’ et ‘Poésie sans poèmes’. En fin d’ouvrage, un lien donne accès à une déclinaison sonore de Nos secrets sont poétiques, enregistrée par l’auteur et accompagnée d’une composition de l’artiste sonore. » Présentation de l’éditeur. Extrait: « Le secret n’est pas un spectacle. Il ne va pas faire son one-secret show ni son coming out. Le vrai secret n’est pas vendable, monnayable, soldable : échangeable. Vous n’en aurez pas pour votre argent. Vous trouverez que ça manque d’action. Cruellement, terriblement. Plat, ennuyeux, désespérément plat. Le secret adore le plat, faire corps avec, s’y colle, morfond, décolle, recolle. »

Emmanuèle Jawad est poète. Elle vit à Paris. Elle collabore régulièrement pour des entretiens et des articles avec les sites Diacritik, Remue.net, Libr-critique, et les cahiers critiques de poésie du cipM. Publication dans le domaine critique : intervention dans la préface de La poésie motléculaire de Jacques Sivan (collection Al Dante, Les Presses du Réel, juin 2017). Elle est l’auteure notamment de : [carnets de murs] (Lanskine, 2018), En vigilance extérieure (LansKine, 2016), Faire le mur (LansKine, 2015).

Stéphane Nowak Papantoniou (né en 1972) est voyageur, a étudié l’esthétique, la linguistique, le yoga. Il écrit et mène des ateliers d’écritures avec l’association « Chair des mots ». Il intervient à l’Université de Provence dans des « ateliers expérimentaux », dans les galeries d’art (lectures et écritures déambulatoires avec la galerie Art-Cade), les librairies et bibliothèques, les foyers d’immigrés et les prisons (Baumettes). Stéphane Nowak Papantoniou participe aux créations théâtrales de la Compagnie Aurige – Groupe Manifeste à Marseille. Il a donné des lectures publiques à Cavaillon, Marseille et Arles et des performances poétiques en 2011 dans le cadre du festival « Manifesten » de Limoges, initié par les éditions Al Dante, au festival « Actoral » de Marseille, ainsi qu’aux « Voix de la Méditerrannée » de Lodève. « Activiste erroriste » les jours impairs, Stéphane Nowak Papantoniou s’est récemment engagé dans l’investigation poétique de l’erreur et de l’expiration du sujet. 

Samedi 15 octobre 2022, Polyphonix à Marseille

Charme de l’imprévisible

Œuvre : André Breton, Marcel Duhamel, Max Morise, Yves Tanguy. Cadavres exquis, vers 1928. Galerie Natalie Seroussi, Paris © Adagp, Paris 2022 ; photo : Collection Seroussi

Polyphonix : Le cadavre exquis est toujours vivant ! 

Spectacles/événements

« Le Festival Polyphonix a été imaginé par Jean-Jacques Lebel en 1979. Le Cadavre exquis est toujours vivant, s’il fait écho au surréalisme dans son titre aussi bien que dans sa forme, entend, à l’occasion de cette exposition, rendre un hommage précisément vivant à l’esprit collectif, autogestionnaire, qui animait l’association d’artistes et de poètes organisatrice de ce festival international de poésie, performance, vidéo, et musiques. Celle-ci comptait dans ses rangs, en dehors de Jean-Jacques Lebel, son premier président, suivi de Bernard Heidsieck, Jacqueline Cahen et moi-même, Julien Blaine, Joëlle Léandre et Tibor Papp.
Plus de mille huit cent intervenants originaires d’une trentaine de pays ont été collégialement programmés dans des lieux aussi variés que des grands musées, des universités, des instituts culturels, des théâtres, des salles de concert, des stations de métro, des espaces alternatifs, dans plus de quarante villes à travers le monde. Joël Hubaut a été, à de nombreuses reprises, l’un de ces invités, mais aussi l’initiateur d’une édition de Polyphonix à Caen, fidèle à sa philosophie de laboratoire d’une création libre. Ce que s’engage à être Le Cadavre exquis est toujours vivant ! ».

Arnaud Labelle-Rojoux

Avec

Julien Blaine, Christine Bouvier, Alexandre Gérard, Joël Hubaut, Hayoung Kim, Arnaud Labelle-Rojoux, Rochdy Laribi, Marina Mars,Youna Marsauche, Stéphane Nowak,

Nathalie Quintane, Liam Witter

« Le cadavre exquis boira le vin nouveau. C’est le « cadavre exquis » initial, passé à la postérité, celui du jeu inventé en 1925 par les surréalistes de la rue du Château, Marcel Duhamel, Jacques Prévert et Yves Tanguy, consistant à composer une phrase à plusieurs sans que chacun connaisse le mot qui le précède. Devenue, pour André Breton, technique à part entière d’une « mise en commun » des pensées dans le Second Manifeste du surréalisme en 1930, celle-ci a été transposée au dessin en utilisant, comme pour le texte, le système de pliage ou de cache, puis au roman, puis à la musique, puis au cinéma. Bref, la technique est éprouvée qui a cette vertu de proposer une œuvre fondée sur la surprise et la non-hiérarchie des intervenants.
Nous souhaitons, à Marseille, réaliser une pièce de ce type sans statut réel, mais sur le mode de l’action, où chacun, prenant le relais de l’autre par un élément commun dans un temps chaque fois identique (3 minutes maximum) contribue à une œuvre collective mettant, comme le disait André Breton « l’esprit critique en vacance », revendication en somme d’un n’importe quoi partagé, mélange d’expressions, avalanche de hiatus. L’idée est de convier une quinzaine de personnes, qui demeureront dans l’espace de l’action pendant toute sa durée provoquant ainsi le décalage d’une sorte de gang bang art-action aléatoire proliférant dans un échangisme fortuit réjouissant et expansé comme une tournante poétique improbable en têtes à queues interactives augmentées d’une mixette d’imprévisibilité absolue. Hiouppie ! »

Joël Hubaut & Arnaud Labelle-Rojoux

Lectures à Marseille, avec la revue Nioques, le CIPM et la librairie Zoème

NIOQUES D’ÉTÉ PRÉSENTATION DES NUMÉROS 25 ET 26EN PARTENARIAT AVEC LE CIPM Vendredi 1er juillet à 19h, lecture de textes de et par Sarah Keryna, Roxana Hashemi, Stéphane Nowak et Rafael Garido
„Nioques est une revue transgenre (comme on dit aujourdhui), c’est-à-dire une revue de poésie qui, comme son nom l’indique, ne sait pas trop ce qu’est la poésie, sinon ce qui ainsi se présente, se rend présent, se lit au présent: pour tenter de « faire place nette » (comme le dit un des textes de son dernier numéro). Depuis 1990 elle insiste, sur le mode de l’intervention restreinte ou oblique, capable (ou coupable) de tout. Le volume 26 s’ouvre sur une série de photographies de Françoise Nunez à qui il est dédié.“ Jean-Marie Gleize.





Roxana Hashemi, Sarah Keryna, Stéphane Nowak et Rafael Garido liront des extraits de leurs textes publiés dans les deux derniers numéros de la revue. 
Stéphane Nowak a publié plusieurs livres, dont: Nos secrets sont poétiques (Presses du réel (2019), Glôôsse (Al Dante, 2014), Tentaculeux & tuberculaires (Al Dante, 2013), La plaine des sports (avec Remy Marciano, Al Dante, 2012). En revue: « Aux extraits naturels de films » (revue Bacchanales n°66, 2021). À paraitre en 2022 : L’homme incontenant, aux éditions Série discrète. nowak-papantoniou.net

Sarah Kéryna vit et travaille à Marseille. Comédienne de formation, animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire, bibliothèques, centres sociaux, elle écrit essentiellement de la poésie. Elle est publiée dans les revues papier If, Nioques, Action Poétique, Dirigeable, Art-Matin, Camion, CCP, Monsieur Thérèse, Le Cahier du Refuge, Aka, Fondcommun, Sarrazine, Zone sensible, Carnavalesques, Ouste, Teste, PLI, Cinq à sept, Cockpit, et dans les revues en ligne Rotor, L’académie des brouillons, La gazette des jockeys camouflés, Asymptote. Elle est l’auteure d’une dizaine de livres, parus chez Fidel Anthelme X, Contre-pied, leséditionsprécipitées, Le Bleu du ciel. Son dernier livreLe reste c’est la suite est sorti en septembre 2020 aux éditions Al Dante les presses du réel (collection PLI).

Roxana Hashemi est iranienne et allemande, mais elle vit et travaille à Marseille. Elle co-dirige la revue Muscle avec Laura Vazquez, elle écrit et traduit depuis l’anglais et l’allemand. Elle travaille également à La Marelle, lieu de résidences d’écrivains à Marseille. On peut trouver quelques-uns de ses textes dans les revues BoXoN, Remue.net, et dans le dernier numéro de la revue Nioques.

Rafael Garido écrit : Vis-à-vis (Zoème 2018), Sarcophage (Inculte, 2017) ; et traduit : Jack Spicer (traduction en espagnol, ediciones Varasek, Madrid, à paraître), Leopoldo María Panero (plusieurs livres pour les éditions Fissile en collaboration avec Cédric Demangeot et Victor Martinez ; Narcisse dans l’accord dernier des flûtes, L’Arachnoïde 2017 ; Papa donne-moi la main j’ai peur, Zoème, 2019), Mario Santiago Papasquiaro (Jardin fracturé, Zoème, 2020). Il co-dirige l’association Zoème à Marseille.
  
    
   ZOÈME
GALERIE | LIBRAIRIE | MAISON D’EDITION8, rue Vian
13006 Marseille
zoeme.net  

Zoème

Journée d’étude Tarkos

Tarkos: poète: réunion de chantier

 Le petit bidon : lignes de tension
Entre « lire » et « dire », le texte et l’improvisation : écriture, performance, recherche et création.

Dans le but de présenter un état des lieux des réflexions et des recherches en cours sur l’œuvre de Tarkos, le Cipm organise au Frac une journée d’étude pour la clôture de l’exposition Tarkos poète.

La journée se découpera en quatre panels, deux le matin : généalogies Gabriel Proulx, LéoDekowski, Jonas Delaborde et formes David Christoffel, Thierry Weyd, Alexandre Mare. Les deux autres panels seront, l’après-midi : stratégies Nathan Lahire, Vianney Lacombe, Laurent Zimmermann et parole Anne-Christine Royère, Antoine Hummel, Stéphane Nowak Papantoniou.

Le matin

Muriel Enjalran, directrice du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et Michaël Batalla, directeur du Cipm
• Bienvenue

10h : GÉNÉALOGIES

Léo Dekowski, Normalien, agrégé de lettres modernes, et doctorant à CY Cergy-Paris Université
• Tarkos, poète français de la transition
J’essaierai de montrer comment la poétique de Tarkos se construit autour de la transition, la travaille et la réfléchit, à la fois dans une dynamique de démultiplication et par des tentatives d’invisibilisation.

Gabriel Proulx, Candidat au doctorat & chargé de cours, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal
• Stein – Beckett – Tarkos
La critique a observé à plusieurs reprises les affinités qui existent entre le travail de Tarkos et celui de Gertrude Stein ou de Samuel Beckett, même si le poète français ne se réclame pas directement de ces deux monstres modernistes. Nous verrons comment se manifeste cette influence indirecte dans l’écriture tarkossienne, mais aussi dans quelle mesure la généalogie trouée que se crée Tarkos permet de repenser la notion d’héritage hors des modèles arborescents et linéaires.

Jonas Delaborde, Artiste plasticien, doctorant en Histoire de l’art au laboratoire HAR, unité de recherche de l’Université Paris Nanterre.
• Pascal Doury, Christophe Tarkos, braconnages croisés.
Pascal Doury et Christophe Tarkos ont collaboré entre 1997 et 1999 sur trois ouvrages (L’hypnotiseur soigne, Je m’agite et Le Bâton), une revue (poézi prolétèr, avec Kati Molnár, deux numéros parus), un projet d’exposition et de nombreux numéros de l’Encyclopédie des Images, une série de fascicules publiés par Doury. Quelles ont été leurs modalités de travail ? S’agit-il à chaque fois du même registre de collaboration ? Comment ces objets dialoguent avec le reste de leurs œuvres respectives ?

11h30 : FORMES

David Christoffel, Poète, compositeur et créateur radiophonique. Docteur en musicologie de l’EHESS, il est l’un des deux commissaires de l’exposition « Tarkos poète ».
• « L’englobement résiste, va »
Poèmes ronds, histoires de boules, effets de boucles, pensées sphériques, raisonnements circulaires, remises à zéro, jeux autoréférentiels… Tarkos arrondissait tout. Mais à force de tourner, ses poèmes creusent et remontent. Proposition de relecture écologique d’une œuvre à taille humaine.

Thierry Weyd, Enseignant à l’ésam Caen/Cherbourg – artiste dilettante – éditeur en chambre – amateur de curiosités – curator et à travers – diplomate utopiste
• (Peut-être…) = Oui, revu et corrigé par Karine Defrance. Expressif, le petit bidon (Improvisations et lectures, tome 1), par les éditions cactus.
En 1999, Christophe Tarkos est invité dans le cadre de l’Atelier de Recherche et de Création « Au pied de la lettre », organisé en Option Design Graphique par l’école des Beaux-Arts de Caen. Ces deux jours d’atelier ont été à l’origine d’un travail de recherche graphique et typographique mené par Karine Defrance, alors étudiante, en compagnie de Christophe Tarkos, à partir du livre Oui (Al dante/Niok, 1996), dans la perspective de son diplôme de fin de cursus ; du projet d’une collection de CD audio des enregistrements de Christophe Tarkos, produite par les éditions cactus ; de l’ouvrage inachevé Calligrammes de Caen, auquel devait être associé Pascal Doury, et, par conséquent, jamais édité par l’école des Beaux-Arts de Caen.

Alexandre Mare, Directeur de la Galerie Duchamp, centre d’art contemporain d’intêret national situé à Yvetot, il est l’un des deux commissaires de l’exposition « Tarkos poète ».
• Les poèmes sont des dessins
Si Tarkos aimait à publier parfois des dessins, les recherches en marges de l’exposition Tarkos poète permettent de mettre à jour un véritable corpus. Il s’agira dès lors de proposer une première lecture de cette oeuvre et comment celle ci semble endogène à l’oeuvre écrite.

L’après-midi

14h : STRATÉGIES

Nathan Lahire, Doctorant, UPHF
• Les Morceaux choisis de Christophe Tarkos : une « carte de visite » adressée au milieu de la poésie
Le critère de la radicalité constitue un principe fondamental de la pratique poétique et artistique de Christophe Tarkos. Celui-ci étudie méthodiquement la radicalité poétique telle qu’elle se présente à lui, en France, dans les années 1980 et 1990. Morceaux choisis (1995), l’un de ses tout premiers livres, en est le résultat. Faisant feu de tout bois, Tarkos s’y essaye à de nombreux « styles expérimentaux ». L’ouvrage fonctionne en fait comme une carte de visite adressée au milieu de la poésie : à travers elle, Tarkos s’y présente, aussi stratégiquement que spontanément, comme connaisseur et maître des grandes formes poétiques expérimentales de l’époque. Il s’y donne à voir comme un poète légitime.

Vianney Lacombe, Auteur, poète, critique, revuiste, il vit à Paris où il est né en 1946.
• Caisses, baton, bidon, farine : pour quoi faire ?
Dans Caisses (P.O.L, 1998), Christophe Tarkos parle du vent, des cailloux, du ciel. Pour quoi faire ? Pour qu’ils existent : il faut les sortir de la masse d’eux-mêmes, il faut montrer leurs détails, tout ce qui se cache sous la globalité de leur perception et pour cela, accepter de s’immiscer dans leur comportement, dans leur présence, dans leur réalité. C’est à l’opposé de l’action entreprise par Tarkos pour décrire Le bâton (Al dante, 1998), dont tous les avatars se déploient dans un espace absolu.

Laurent Zimmermann, Maître de Conférences, Université de Paris
• Se faire entendre
Sans doute la cellule poétique vivante à chaque texte chez Tarkos consiste-elle en cela : se faire entendre. Se faire entendre à soi quelque chose, le faire entendre aux autres. Toute la question est dès lors celle du comment, et donc des stratégies mises en œuvre pour y parvenir.

15h30 : PAROLE

Anne-Christine Royère, Université de Reims Champagne-Ardenne
• Tarkos : sonore ?
Le chantier que souhaite ouvrir cette communication est celui des relations que la poésie de Christophe Tarkos a pu entretenir, tout particulièrement au début des années 1990, avec la poésie sonore / action de Bernard Heidsieck et, plus largement, avec la musique. Il va s’agir d’examiner quelques pièces de ce corpus, d’en déterminer les spécificités et de réfléchir aux rôles qu’elles ont pu jouer dans le cheminement de Tarkos vers la lecture performée et l’improvisation.

Stéphane Nowak Papantoniou, Chercheur, docteur en littérature générale et comparée, spécialisé en poésie, performance, recherche-création.
• Le petit bidon : lignes de tension
Entre « lire » et « dire », le texte et l’improvisation : écriture, performance, recherche et création.

Antoine Hummel, Auteur d’une thèse de doctorat sur Christophe Tarkos, Nathalie Quintane et la « dé-spécialisation de la poésie » 
• « Une phrase je dis je me mets à aller penser quelque chose »
Dans nombre de ses semi-improvisations, Tarkos semble parler pour voir où ça le mène, phraser à partir d’un énoncé simplexe (« je ne fais rien », « je me peigne ») qui se complexifie en cherchant à gagner en clarté. On s’intéressera à ce mode oral — nécessairement tâtonnant, « épanorthotique » — et on le rapprochera de ce qu’un autre semi-improvisateur, David Antin, nomme « talk to discover »

https://www.frac-provence-alpes-cotedazur.org/Tarkos-poete-reunion-de-chantier

Parution: Julien Blaine Le grand dépotoir

En 2020, Julien Blaine, né en 1942, dresse l’inventaire (et fait don) de ce qui reste dans un atelier d’artiste à la fin d’une vie de création. Le grand dépotoirrassemble essais, lettres et réflexions sur sa vaste entreprise poétique depuis ses débuts, constituant une mise en perspective aussi bien qu’une introduction complète à sa démarche sacrilège.Le but est donc le suivant : 
Montrer tout ce qui me reste dans mes ateliers :
Absolument tout !
Les choses seront déposées dans les pièces et sur les cimaises de l’expo de ci de là à l’emporte-pièce (le mot composé est doublement juste).
L’exposition durera un mois, durant ce mois le public pourra venir choisir les œuvres qu’il désire emporter gratuitement et qu’il emmènera aussitôt après son choix.
Et à la fin, le mois étant écoulé, ce qui reste de l’expo composera un beau feu de joie à moins que tel musée le récupère dans ses réserves… !
Et je ne produirai plus que du texte dans des livres ou des revues.
Plus aucune toile, dessin, sculpture, installation, plus rien pour les collectionneurs, les galeries et les musées.
Et pas loin de passer au stade octogénaire, je cesserai aussi de me produire en chair et en os et en public.Dès le début des années 1960, Julien Blaine (né en 1942 à Rognac, vit et travaille à Marseille) propose une poésie sémiotique qui, au-delà du mot et de la lettre, se construit à partir de signes de toutes natures. Forcément multiple, il se situe à la fois dans une lignée post-concrète (par son travail de multiplication des champs sémantiques, en faisant se côtoyer dans un même espace des signes – textuels, visuels, objectals – d’horizons différents) et post-fluxus (dans cette attitude d’une poésie comportementale, où est expérimentée à chaque instant la poésie comme partie intégrante du vécu). Mais avant tout, la poésie s’expérimente physiquement : elle est, d’évidence, performative. Ses performances sont nombreuses, qui parfois le mettent physiquement en péril (Chute, en 1983, où il se jette du haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille : violence de cette dégringolade incontrôlable, et la réception, brutale, au sol, quelques centaines de marches plus bas… puis Julien Blaine met son doigt sur la bouche et, sous l’œil d’une caméra complice cachée parmi les badauds médusés, murmure : « chuuuuut ! »). Mise en danger du corps, et mise en danger du poète, qui toujours oscille entre grotesque et tragique, dans une posture des plus fragile, car « le poète aujourd’hui est ridicule ». Performances, livres, affiches, disques, tract, mail-art, objets, films, revues, journaux… sa production est multiple, mêlant éphémère et durable, friable et solide. Pas un outil, un médium qui ne lui échappe. Mais rien qui ne soit achevé, arrêté. Car pour Julien Blaine la poésie est élémentaire, tout ce qu’il produit est fragment, indice d’un travail toujours en cours, document d’un chantier poétique à chaque instant renouvelé. Tous ces « résidus » doivent être lus en soi et en regard de ce qui nous entoure.

https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=7755&menu=0

Le grand dépotoir de Julien Blaine par François Huglo, les parutions, l’actualité poétique sur Sitaudis.fr

Pour une fois, définitive comme toute performance (à laquelle Julien Blaine avait dit « bye bye » entre 2004 et 2006, mais le pli est pris), « tout doit disparaître » n’est pas un argument de vente mais de gratuité, un comble de générosité. Tout : « ce qui reste dans un atelier d’artiste à la fin d’une vie de création » (toiles, dessins, sculptures). À emporter, et le reste au feu ! « Plus rien pour les collectionneurs, les galeries et les musées ». Le marché de l’art s’en remettra, mais la question de la valeur attachée aux œuvres d’art par le commerce et par la culture est posée par un acte exemplaire. Et au-delà, la question de leur production. Celle de la connexion entre travail et revenu. Celle d’un travail gratuit qui ne serait plus synonyme de plus-value mais de création. D’un travailleur libre qui ne serait plus prolétaire (contraint à vendre sa force de travail) mais artiste. C’était déjà le programme de « la vie-art », ou vrai art nouveau, de Jules Van alias ViArt alias Julien Blaine dans Libération en 1975 (grand millésime). Sur la portée de cet acte, sur sa maïeutique (oui, que faire de ce don ?), 28 amis s’interrogent, nous interrogent, parmi des photos de pages, des pages de photos.

« À l’une on vend ce qu’à l’autre on donne », dit le père Bonaventure dans un conte de La Fontaine, « Comment l’esprit vient aux filles », que réécrit Julien Blaine en ouverture sous le titre « Comment l’esprit vient au vieil artiste » : comment il se traduit par la création d’un lieu de dialogue conforme à sa vie, la Friche Belle de mai, lieu du « dépotoir » où il remet au pot cette œuvre-vie.

Le programme de « la vie-art » correspond à celui de Jean Dubuffet : « Ce qui manque à la culture est le goût de la germination anonyme, innombrable (…). Une production d’art qui ne met pas gravement la culture en procès, qui n’en suggère pas avec force l’inanité, l’insanité, ne nous est d’aucun secours ». La « valeur esthétique, valeur éthique, valeur civique », est intimement liée à la valeur
« pécuniaire », les marchands s’appliquant « à obtenir des prix élevés, lesquels sont ensuite générateurs de prestige ». On ne se libèrera donc « du poids pernicieux de la culture qu’en supprimant la notion de valeur des productions mentales ». Valeur marchande et valeur esthétique relèvent du même fétichisme. « C’est le produit dont toute la culture fait son aliment et non le
produire ». (Asphyxiante culture, couverture et extraits reproduits sur cinq pages, avec dans leur prolongement trois pages tirées de Processus de déculturation, un itinéraire, de Julien Blaine, les anartistes, 1972).

Faut-il parler, avec Jean-Charles Agboton-Jumeau, d’ « autodafé permanent » ? Évidemment pas au sens de Savonarole, des nazis, des franquistes, de Pinochet, des Talibans, de l’État islamique, ou de « ces prêtres catholiques de Koszalin », en Pologne, qui, rapportera Gilles Suzanne, ont brûlé en 2019 « quelques exemplaires de Harry Potter ». C’est un « feu de joie » que promet Julien Blaine avec le reste (s’il y a un reste) des restes (le résidu du résidu), pas un feu de haine et de ressentiment. Un feu de lumière, pas un feu d’éteignoir. Il s’agit bien de

« disperser, dissiper, gaspiller », de « soustraire à la convoitise d’éventuels gorets ».

Démosthène Agrafiotis rapproche le geste de Julien Blaine de l’ultime réalisation d’Hokusai, La vague masculine et la vague féminine, œuvre à la fois « signature » et « ouverture ». En dénonçant « la pseudo-universalité de la valeur d’échange »,

Le grand dépotoir de Julien Blaine par François Huglo, article sur sitaudis, https://www.sitaudis.fr/Parutions/le-grand-depotoir-de-julien-blaine-1589750658.php

Julien Blaine « propose un champ de signes afin que l’art refonde et refasse émerger l’existence humaine qui résiste à notre monde en proie à des mutations infernales ».

De même, pour Laurent Devèze, « cet arrêt est un appel à la relève (…) : à vous maintenant ! ». Blaine fait valoir son droit à la paresse : il renoue avec Lafargue, avec Duchamp : « j’aime mieux vivre que travailler », avec Filliou : « l’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Bartolomé Ferrando insiste, dans le sillage de Pierre Restany, sur « la fonction déviante de la gratuité » et « son lien avec l’exercice de la liberté ». Giovanni Fontana parle d’une « performance absolue », orientée « vers la poésie totale » (Adriano Spatola, 1969), à travers une « allure », une « attitude créative », un « comportement perpétuellement

ludique », une « ironie ». Le feu « sera-t-il jamais allumé ? ». Il l’a été dès que Blaine « a commencé à être poète ».

Jacques Guigou se souvient de « cette expression argotique : « Dépoter le gluant » qui signifie accoucher ». De quoi ? Guigou voit dans le dépotoir « un conseil ouvrier contre les arts domestiqués ». Pour Patrick Javault, un art sorti du marché « va se risquer à une nouvelle vie à travers le don ». Gérard-Georges Lemaire traduit en fables, « coup de pied de l’âne » et mouche du coche, une « conception iconoclaste de l’art ». Barbara Meazzi voit et entend dans « bon débarras » le passé simple du verbe débarrer : Blaine « débarra », il ôta la barre, écarta les barreaux, fit gicler sur ceux des affiches qui marchandisent l’art le spermatoZoo

« libre de couler tant qu’il ne se dessèche ». Geste de dissémination, déjà.

Pour Stéphane Nowak-Papantoniou, qui cite l’Essai sur le don (1925) de Marcel Mauss, et Jacques Derrida, « le procédé de dissémination volontaire permet de biffer la logique verticale de l’héritage, la loi du sang et celle de l’aîné ». Ce geste est « fondateur, et non conclusif ». La « part maudite » selon Bataille devient ainsi « part magique », passage de l’économie restreinte à l’économie générale. Retour à l’archaïque via, écrivait Mauss, « la joie de donner en public ; le plaisir de la dépense artistique généreuse ; celui de l’hospitalité et de la fête privée et publique ».

Laurent Cauwet revient sur Fiumalbo en 1967, le Manifeste sous forme d’idéogrammes de 1968, La poésie hors du livre (1971), Géranonymo (1972), le Vrai Art Nouveau (1975) : appels, dans Libération « encore rebelle », au sabotage, au perruquage, au détournement, au vol, etc., « comme réponse créative à l’aliénation subie ». Continuer « ne peut se faire seul mais toujours en appelant à la responsabilité du lecteur comme continuateur ». Voilà qui répond à Nathalie Quintane s’interrogeant sur la « vraie question pour le public : récupérer = thésauriser = spéculer + ou – consciemment (= sait-on jamais) ». Défi, appel à responsabilité : maïeutique, décidément. « Tout Blaine à la décharge » ? Pour
« tout réinitialiser », en un « repas totémique », écrit Patrizio Peterlini. Où, ajoute Tanabé Shin, « chacun de nous doit trouver « poète » dans toute son existence, à sa propre façon ». Marianne Simon-Oikawa voit Julien Blaine en « lettré zen », son geste s’apparentant au danshari qui, à la fois, refuse, jette, et se détache. Remerciements de Jean-François Meyer pour les traces de rencontres en sa galerie, de Mata Rosenquist pour le legs marseillais : MAC, Musée d’Arts africains, CipM, la Friche… et de Christina de Simone pour « toutes les voies ouvertes », de Liliane Giraudon, d’André Robèr, de Jean-Hubert Martin, de Jean-Claude Monod, de Peter Read, de Nicolas Roméas, d’Oliva Penot-Lacassagne pour l’ « impérieux travail de refondation de l’action et de la pensée ».

La règle du jeu selon Gilles Suzanne : « faute de fuir, tu fais que ça fuie ». Car le capitalisme capte et neutralise tout ce qui lutte « contre l’hégémonie culturelle des classes dirigeantes et bien pensantes ». Le marché fonctionne « comme un grand collecteur ». Pour Blaine, cet « hérétique », ce qui importe « n’est pas le fétiche, c’est-à-dire le produit. C’est l’effet : le fait que ce produit produise ». La Friche Belle de mai comme « utopie concrète ». La poésie comme « mode de fonctionnement alternatif de la langue, du livre, de l’écriture, de la lecture, mais aussi de soi et du monde… peut-être même du marché et de l’État ». Anysia Troin- Guis cite « la devise proclamée par la performance Breuvage épandu (1968) : l’écriture n’est « pas le résultat mais les gestes qui l’ont précédé et suivi ». En une « pratique existentielle, sociale et démocratisée », l’exposition devient « partage du commun » par un homme qui « semble être seul », ce qui « fait peur » à sa compagne Catherine qui ajoute : « et surtout Jules a l’air vraiment content ! ». Libre comme une ihali (installation humaine anonyme laissée là par inadvertance) : ihalibre, y’a libre ! Free (libre, gratuit), like a rolling stone.

Aux extraits naturels de films

Parution dans le numéro 66 de la revue Bacchanales

https://www.maisondelapoesierhonealpes.com/les-éditions/dernières-parutions-bacchanales/farandole-fac-n-doll/

BACCHANALES N°66 – FARANDOLE FAC’N’DOLL

Cet ouvrage se propose selon les mots de Françoise Alléra et Pierre Vieugnet de « mettre à bas, avec beaucoup d’humour et de liberté de penser et d’agir, dans une débauche de langues, les vielles lunes de la poésie avec un grand P. »

 Sur cette édition, les œuvres sont de Sylvie Nève.

61 poètes ont participés à cette revue :

  • Nadine Agostini (1960)
  • Délosthène Agrafiotis (1946)
  • Samantha Barendson (1976)
  • Carla Bertola (1935)
  • Jean-Pierre Bobillot (1950)
  • Jean-François Bory (1938)
  • Yves Bressande
  • Cyrille Bret (1977)
  • Harvé Brunaux
  • Mathilde Brussow
  • Gilles Cabut (1970)
  • Pauline Catherinot
  • Alain Chevrier (1948)
  • Laurent Choquel
  • Françis Cornerotte
  • Julien D’Abrigeon
  • Marie Delvigne
  • Jacques Demarcq
  • Marie-Hélène Dhénin
  • Christine Duminy-Sauzeau
  • Gilles Dumoullin
  • Mohammed El Amraoui
  • Frédéric Escoffier
  • Denis Ferdinande
  • Laurent Fourcaut
  • Alain Frontier
  • Gabriell
  • Nicolas Giral
  • Michel Giroud El Coyote Gerwulf
  • Alan Greene (1963)
  • Virgine Greene (1959)
  • Pierre Guéry (1965)
  • Georges « a&de » Hassomeris
  • Jean-Louis Houchard
  • François Huglo
  • Anne- Marie Jeanjean
  • Gauthier Keyaerts
  • Perrin Langda
  •  Jean-Luc Lavrille (1952)
  • Pierre Le Pillouer (1950)
  • Claude Lenzi
  • Cédric Lerible (1977)
  • Sébastien Lespinasse (1975)
  • Cécile Mainardi
  • Dominique Massaut
  • Georges Mérillon (1959)
  • Enzo Minarelli
  • Michael Moretti
  • Didier Moulinier (1959)
  • Sylvie Nève
  • Stéphane Nowak Papantoniou
  • Jean-Marc Proust (1960)
  • Alain Robinet
  • Eric Sarrazin
  • Antoine Simon
  • Pierre Soletti
  • Lucien Suel
  • Alberto Vittachio
  • Cosima Weiter (1973)
  • Nathalie Yot/natyot

Nos secrets sont poétiques, performance électro-poétique

Le 25 février à Mulhouse

Auditorium du conservatoire, Mulhouse

Le recueil de poèmes de Stéphane Nowak Nos secrets sont poétiques a inspiré les artistes pour une performance électro-poétique développée autour du duo de musique électronique Encore. Une performance immersive où les artistes, entourés par les spectateurs, offrent une expérience nouvelle et unique à vivre, au cœur du secret.

Stéphanie Felix, Christophe Greilsammer, voix | Duo Encore : Maria Laurent, Clément Chanaud-Ferrenq, musique | Hugo Barre, son | Manon Meyer, lumière

Compagnie L’astrolabe

NOS SECRETS SONT POÉTIQUES

Performance électro-poétique sur des textes de Stéphane Nowak – Durée : 50′

Voix : Stéphanie Félix et Christophe Greilsammer 
Musique : ENCORE / Maria Laurent et Clément Chanaud-Ferrenq

Création  : 16 et 17.10.20. au Syndicat Potentiel – Strasbourg

À voir : trailer vidéo

À écouter : enregistrement intégral – Syndicat Potentiel 17.10.20 (son Binaural : s’écoute au casque)

À lire : poèmes retenus pour la performance, extraits de « Nos secrets sont poétiques » (édité aux Presses du Réel)

Nous ne voyons pas nos yeux. Nous mentons par cécité. Nous ne cesserons plus de mentir. Nous mentons à notre visage à notre corps. Notre visage nous est secret. Nos visages : nous, sommes secrètes. Nous ne nous arrêterons pas là. Vous savez tout.

NOS SECRETS SONT POÉTIQUES est une performance immersive. Les musiciens, comédiens et techniciens sont placés au centre du dispositif et les spectateurs autour d’eux. Ils sont libres de circuler autour des performers, et de modifier leur point de vue et leur axe d’écoute. 

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Crédit photos : Maria Laurent, Laetitia Da Silva, Arthur Gouté, Christophe Greilsammer, Gilles Kempf

Le projet Nos secrets sont poétiques est né d’une proposition du duo électro ENCORE d’associer à leur musique des textes et des voix.

Avant même de parler du contenu, nous nous sommes accordés sur la forme, à savoir passer d’un duo à un quatuor en s’inscrivant dans la continuité de ce qui constitue leur marque de fabrique : le duo ENCORE joue assis dos à dos sur un même tabouret de piano : Maria devant ses claviers, Clément face à sa batterie, le public debout autour d’eux et de leurs instruments. Le duo vocal de Nos secrets sont poétiquesrespecte la parité homme-femme et il se tient, lui, debout au pupitre, face à face, aux deux autres coins du carré.
Ce carré est finalement devenu un hexagone (irrégulier), du moment que les régisseurs son et lumière ont fait corps avec le dispositif.

Le recueil de poèmes de Stéphane Nowak Nos secrets sont poétiques est paru en début d’année 2019. J’avais travaillé cinq ans auparavant sur le manuscrit à l’occasion d’un workshop qui réunissait des étudiants de la HEAR-Mulhouse et des élèves du Conservatoire. À partir de fragments du texte, nous avions réalisé une performance multimédia, qui se déroulait en une succession de tableaux, répartis dans un vaste espace où les spectateurs étaient amenés à déambuler.
L’édition des poèmes a ré-enclenché mon désir de poursuivre la recherche, notamment dans sa dimension spatiale, sachant qu’en matière de secrets on n’en vient jamais à bout, ils creusent des puits sans fond qu’aucune parole ne parvient à épuiser tout à fait : « les mots y manquent », comme dit Jacques Lacan à propos de la vérité.

Dans le présent projet, l’écriture de la performance s’appuie sur des outils à la fois numériques et traditionnels, nous permettant de creuser la vérité sous un nouvel angle. Les effets d’illusion que permet la spatialisation sonore mettent en doute la source même de la parole : a-t-on à faire à un acteur ou à quelqu’un d’autre ? est-ce bien lui qui parle ? Les fumigènes et la lumière manipulée à vue jouent en tension avec la dimension sonore : l’espace du dispositif, constamment modifiée, semble se heurter aux impossibilités de la langue à tracer les contours du secrets.
La musique électronique d’ENCORE, qui comme toute musique s’apprécie sans avoir à faire appel à des concepts, nous conduit dans des états proches de la transe où il nous devient possible d’approcher une vérité qui n’a pas besoin de mots pour être exprimée.

Paroles proférées / paroles silencieuses ; regards croisés / regards dans le dos ; flot musical en devenir permanent / spectateurs immobiles ou déambulants : tels sont les éléments à partir desquels nous souhaitons dessiner notre topographie du secret.

« Le secret n’est pas un spectacle. Il ne va pas faire son one-secret show ni son coming out. Le vrai secret n’est pas vendable, monnayable, soldable : échangeable. Vous n’en aurez pas pour votre argent. Vous trouverez que ça manque d’action. Cruellement, terriblement. Plat, ennuyeux, désespérément plat. Le secret adore le plat, faire corps avec, s’y colle, morfond, décolle, recolle. »

STÉPHANE NOWAK :

Stéphane Nowak Papantoniou (né en 1972) est voyageur, a étudié l’esthétique, la linguistique, le yoga.
Il écrit et mène des ateliers d’écritures avec l’association « Chair des mots ». Il intervient à l’Université de Provence dans des « ateliers expérimentaux », dans les galeries d’art (lectures et écritures déambulatoires avec la galerie Art-Cade), les librairies et bibliothèques, les foyers d’immigrés et les prisons (Baumettes).
Stéphane Nowak Papantoniou participe aux créations théâtrales de la Compagnie Aurige – Groupe Manifeste à Marseille. Il a donné des lectures publiques à Cavaillon, Marseille et Arles et des performances poétiques en 2011 dans le cadre du festival « Manifesten » de Limoges, initié par les éditions Al Dante, au festival « Actoral » de Marseille, ainsi qu’aux « Voix de la Méditerrannée » de Lodève.
« Activiste erroriste » les jours impairs, Stéphane Nowak Papantoniou s’est récemment engagé dans l’investigation poétique de l’erreur et de l’expiration du sujet.

ENCORE :

ENCORE est un duo de musique électronique composé de Maria Laurent (claviers) et
Clément Chanaud-Ferrenq (batterie).

Maria et Clément se rencontrent fin 2014 au CEDIM (Centre d’enseignement et de développement de l’improvisation musicale) à Strasbourg. C’est au cours de l’année 2015 que naît véritablement ENCORE. En 2016 le duo est lauréat des bourses “Projets jeunes talents” de la Ville de Strasbourg et “Expériences de Jeunesse” de la Région Grand Est, leur permettant de réaliser un premier clip vidéo tourné à la VillA Illkirch-Graffenstaden en collaboration avec l’artiste plasticien Joseph Kieffer.
Sélectionné dans la pépinière de l’Espace Django à Strasbourg en 2016, ENCORE enchaîne les concerts et sort quatre EP : « ENCORE » (2016), « Le Berger Blanc » et « KubiQ Night » (2017), “37 M2” (2018). En 2018 ENCORE bénéficie du soutien de la Région Grand Est dans le cadre de l’aide à l’émergence.
En parallèle des concerts, ENCORE collabore régulièrement avec le théâtre. Le duo a notamment créé la musique de la lecture « Ce samedi il pleuvait » d’Annick Lefebvre présentée au TAPS lors des Actuelles en 2017 (spectacle reprogrammé en 2021 dans la saison du TAPS – mise en scène Catherine Tartarin).

RÉFÉRENCES
Lauréat du tremplin « Jeunes talents » Nancy Jazz Pulsations 2018, Lauréat du concours « NJP Sessions » 2019, Sélectionné pour le tremplin « Cart’son » 2019, Nommé aux Hopl’awards 2018 dans la catégorie « groupe de l’année ».

Références scéniques : Le Supersonic, Paris ; Le Cirque Electrique, Paris ; Nancy Jazz Pulsations, Magic Mirrors ; L’Autre Canal, Nancy ; La Laiterie, Strasbourg ; Exhibitronic, Strasbourg.

https://encore-duo.bandcamp.com/

Production : Cie l’Astrolabe
En coréalisation avec le Syndicat Potentiel (Strasbourg)
Avec le soutien de la DRAC Grand-Est, de la Ville de Strasbourg et de l’Agence Culturelle Grand Est (résidence de création). Avec l’aide la Ville de Mulhouse (Bourse au projet culturel)
Le texte est publié aux Presses du Réel / collection Al Dante